“il faut prendre soin de son corps”, qu’en penses-tu ?
Personnellement, je trouve que “prendre soin de son corps” est un peu réducteur. Je préfère aborder avec les patients les termes “soin de la peau après la chimio ». Tout d’abord, parce que la peau est le plus grand organe du corps humain et il sait dire beaucoup de choses pendant les traitements. C’est lui qui souffre beaucoup.
Donc, dans les explications, je l’imagine comme une identité un peu à part. Je leur dis qu’à cette « personne », la peau, il va falloir apporter des attentions bienveillantes. Et adapter le soin en fonction des besoins.
Le soin de la peau après une chimio passe avant tout par la délicatesse et la tendresse des gestes dans l’application de soins adaptés.
Quels conseils sur le soin de la peau après une chimio ?
Auprès des personnes cherchant des conseils pour prendre soin de la peau après la chimio, je vais leur parler en termes plus techniques des produits à utiliser. Comme de privilégier, pour la douche, les huiles lavantes et les pains surgras.
Ces derniers permettent de préserver la peau et d’éviter qu’elle soit desséchée.
La peau après une chimio a besoin de confort et d’hydratation au quotidien. Pour se sentir bien, pour mieux se renouveler et garder son effet barrière contre les agressions extérieures. Enfin, j’insiste en leur disant que l’application du baume sur le corps, c’est vraiment une caresse qu’on se fait à soi-même pour se rassurer, se maintenir, se contenir. C’est un geste d’amour envers soi. Souvent, lorsque la maladie est annoncée, il y a un sentiment de culpabilité qui remonte chez les patients. Cette culpabilité, il faut s’en débarrasser. Car dans la vie, on fait toujours ce que l’on peut et jamais vraiment ce que l’on veut. Il ne faut surtout pas se positionner comme une victime qui mérite son sort. Mais comme un être humain qui a besoin d’amour.
Des hommes font-ils également appel à toi ?
Oui, tout à fait ! On voit des hommes qui s’interrogent sur leur bien-être et leur peau en se demandant : “comment je peux prendre soin de ma peau après une chimio ?”
Cela me rappelle justement un patient que j’ai accompagné, un éleveur qui avait la cinquantaine, avec un traitement qui handicape beaucoup au niveau des mains, créant des fissures et crevasses. Il ne voulait surtout pas s’arrêter de travailler, et je peux le comprendre. Il a donc fallu trouver des solutions pour le soulager. Ainsi, à chaque fois qu’il venait en hôpital de jour, je lui faisais un soin sur ses mains, sa femme était à côté. Je lui réexpliquais alors comment appliquer son soin de la peau au quotidien, la crème et le vernis. Et grâce à tout ça et à l’envie qu’il avait de continuer de travailler, il a pu le réaliser totalement.
Et donc, oui, on a de plus en plus d’hommes, même si ce n’est pas la majorité de notre patientèle.
Les hommes sont d’ailleurs impliqués dans les soins et bien assidus dans les consignes, parfois, ils en redemandent !
Donc, finalement, il n’y a ni âge ni sexe pour prendre soin de la peau après une chimio.
Comment le maquillage est-il abordé en traitement ?
Les personnes qui le faisaient déjà avant, vu qu’elles aiment le faire, continuent à se maquiller. Simplement, elles ont changé leur habitude dans la manière de prendre soin de leur apparence. Elles ont adapté des nouveaux produits et une nouvelle façon de se maquiller pour moins agresser leur peau. Ces personnes-là, les ultra-féminines, pour la plupart, ne laissent pas tomber.
La question de l’âge est aussi un facteur. Par exemple, les jeunes femmes de 30 ans, dynamiques, vont chercher immédiatement des solutions colorées comme les turbans, des tutos maquillage sur internet.
Quant à celles qui n’avaient pas l’habitude de prendre soin d’elles, cela prend un peu plus de temps. C’est là où, justement, je vais leur expliquer toute l’importance de prendre soin de leur image. Ces personnes, souvent blessées, auront, pour certaines, besoin d’un accompagnement psychologique en plus pour qu’elles puissent enfin trouver leur image.
Les soins de supports sont-ils valorisés et démocratisés ?
Oui, j’ai enfin l’impression qu’on en parle de plus en plus et il était temps.
Il y a quand même des grandes figures du monde médical qui en parlent assez régulièrement. Je pense notamment à Axel Kahn, qui a fréquemment mis en avant les soins de support avant de nous quitter.
Il y a aussi des études aujourd’hui qui montrent les bienfaits des soins de supports. Je pense notamment à celle avec la Fondation l’Oréal.
Enfin, il y a des entreprises qui soutiennent les soins de support.
Mécénat de la Fondation L’Oréal
Ma collègue et moi-même avons ainsi pu bénéficier, pendant un peu plus de 3 ans, d’une augmentation de nos heures grâce à la fondation L’Oréal. C’était un projet pilote de la fondation L’Oréal en partenariat avec les centres Unicancer.
Et le fait de proposer 5 jours de prise en charge au lieu de 3 avec un accès à des produits en plus, c’était juste super !
On pouvait en commander, on avait des soutiens pour nos actions au travers de dons de produit. Et ces dons nous ont permis aussi de faire bénéficier des personnes qui n’avaient pas beaucoup de revenus en les leur donnant. Elles ont donc pu quand même prendre soin de leur peau !
Et ça, c’était vraiment un plus !
Après le partenariat, une convention a été signée, à charge pour le centre d’aller chercher des mécènes pour pouvoir pérenniser au moins en partie ces heures, si ce n’est les maintenir totalement.
Et voilà, le centre Jean Perrin se lance dans le mécénat pour la socio-esthétique bien sûr, mais également pour d’autres soins de support : la sophrologie, l’art-thérapie. Il y a beaucoup de choses comme ça qu’ils ont créées, comme un poste d’activité physique adaptée.
Le problème du financement
Mais voilà, le nerf de la guerre c’est l’argent ! Et ce n’est pas si simple, car il y a quand même des priorités aux matériels et aux protocoles de soins, aux formations pour les médecins. Et puis, de l’investissement personnel, parce qu’il manque des soignants, enfin comme partout. Donc nous, on vient un peu en dernier, mais je comprends tout à fait.
J’aimerais, sans rééquilibrer, que les soins de supports remontent un peu en puissance. Car, la socio-esthétique a un véritable impact chez les personnes en parcours de soins, on le voit.
Le ralentissement dû au Covid
Surtout que la pandémie a engendré beaucoup de tension, on avait tellement peur d’être à l’origine d’un autre problème.
J’ai réussi à prendre de la distance par rapport à ça en me disant qu’il s’agissait simplement d’une nouvelle étape à intégrer dans mon rituel de soins.
Une étude pour la reconnaissance médicale de la socio-esthétique
Mes collègues et moi aimerions réaliser une étude clinique afin de montrer les effets bénéfiques de la prise en charge d’une socio esthétique au niveau cutané.
Une étude clinique, c’est long et compliqué à définir surtout que la pandémie nous a mises en pause pour le moment. Cette étude a vraiment comme objectif de voir l’impact sur la qualité de peau au niveau médical. Et, à long terme, nous aimerions que, grâce à ces preuves médicales, la sécurité sociale et les mutuelles prennent en charge ces soins. Finalement, comme l’APA (activité physique adaptée), qui bénéficie d’une prise en charge suite aux résultats positifs grâce d’études cliniques.
Quels effets de tes soins constates-tu sur les patients ?
J’observe déjà des effets physiquement, sur la qualité de leur peau après plusieurs jours d’application quotidienne. La peau est nettement plus re-pulpée.
Puis, par le fait qu’elles se remaquillent, je vois à un moment donné tomber le masque de la maladie : un regard plus doux, moins inquiet, une posture redressée.
Et je vois également de la gratitude, une émotion imperceptible. Je l’observe donc sur les traits qui se détendent.
Je constate aussi la prise de conscience chez des patientes : se trouver belle, avoir le droit de s’aimer, prendre soin de soi et penser à soi, ça fait du bien. Et même dans ces petits gestes du quotidien, c’est agréable. Ces patientes comprennent alors toute la dimension d’être à l’écoute de soi.
Un grand merci à Alexandra pour le partage de sa vision, pour la passion qu’elle met dans l’exercice de ce beau métier et pour le regard bienveillant qu’elle porte aux patients et qu’elle suscite chez eux.
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